Les bâtiments construits en bois ont une empreinte carbone plus faible que les autres structures. Les taux d’utilisation du bois sont-ils en hausse ?
Aujourd’hui, 12% des maisons françaises sont en bois. C’est 4 fois plus aujourd’hui que par le passé. Même ainsi, nous sommes loin derrière ce qui se passe dans d’autres pays lorsque l’on utilise le bois comme structure pour 80 % ou moins des ménages. Et en Allemagne, 30 % des maisons sont à ossature bois, mais nous, en comparaison, nous faisons d’excellents progrès.
Qu’en est-il du logement collectif ?
Des bâtiments en bois, des maisons en bois, il n’y en a que quelques-uns, mais nous commençons le processus de déménagement de très loin. Et aussi, il y a aussi un processus de dynamique. Environ 5 à 7 % des logements collectifs sont en bois. Trouvez-les dans presque tous les domaines. Récemment : au quartier Eco Supérieur de Meudion, mais aussi à Saint-Denis, Bordeaux, ainsi qu’à Lyon avec un immeuble de 16 étages, haut de 57 mètres. Et le bois a d’autres des atouts. Julien Pemezec, président du directoire de Woodeum, spécialiste de la construction bois :
« Il a des avantages quand on construit avec. Parce que l’on construit beaucoup plus vite. On divise par deux, le temps du gros œuvre. Il n’y a pas de nuisance. Il n’y pas de marteaux piqueurs de bruit permanent de chantiers. On divise par 8 le nombre de rotations de camions. Ca veut dire plutôt que d’avoir un camion toutes les heures, c’est à peine un camion par jour. Et cela favorise aussi l’acceptation des projets en plus de la portée écologique qu’ils ont ».
Face à la problématique du réchauffement climatique, le bois est le premier foyer de décarbonation. Ce faisant, au niveau architectural également, tout est possible. Nicolas Laisné, architecte :
« On arrive à faire des bâtiments qui ont beaucoup de qualité d’usage, de qualité d’espaces extérieurs, de qualité d’ambiance intérieure avec du bois. C’est-à-dire qu’aujourd’hui avec le bois nous ne sommes pas restreint dans les formes architecturales. Je pense que c’est le grand message. »
Le bois accompagne les humains sur cette planète depuis des siècles, se révélant à la fois biodégradable et durable. Le bois peut être utilisé à des fins spécialisées, telles que la construction, la réhabilitation, la rénovation, l’extension et le développement. Le bois stocke également du carbone, contrairement à sa combustion.
Quels sont ses inconvénients ?
En raison de la rareté, l’industrie du bois est sous réglementation protectrice. Sur le plan économique, il souffre – comme d’autres secteurs économiques – de l’inflation. Bien qu’il existe de nombreuses campagnes, c’est encore insuffisant. L’industrie du bois cherche à remédier à cette situation. La formation est encore insuffisante. Les dentistes, selon le gouvernement, ne satisfont pas aux exigences de base et le manque d’ingénieurs rend difficile la recherche de fournisseurs. Julien Pemezec :
« Historiquement, effectivement les autrichiens se sont développés très vite sur cette capacité à produire du bois de construction… mais la France a aussi cette ressource et là, elle est en train d’accélérer très fort sa production. On parle d’un triplement de la capacité de production bois d’ici 2 ans. Donc, c’est très positif. Encore une fois, c’est intéressant d’avoir cette ressource à proximité. »
Sommes-nous sur le point de prendre conscience de la refonte industrielle du bâtiment ? (Le secteur de la construction est responsable de près d’un quart des émissions de dioxyde de carbone en France). Tout le monde savait que, à tout le moins, le réchauffement climatique concernait le monde. Et qu’il fallait réagir. La part de bois utilisée dans la construction devrait être en hausse au cours des prochaines années. Le Mondial du Bâtiment, qui se déroule à partir de lundi à Paris Expo Porte de Versailles, en présente une grande partie. Exposants, technologies, nouvelles réglementations environnementales et circuits courts sont à l’honneur lors de l’événement. Si l’énergie fossile n’est pas le seul moyen d’avancer, c’est une ressource efficace d’avenir pour la construction bas carbone.