Ce 3 mai, journée mondiale de l’énergie solaire, est l’occasion de reconsidérer les idées reçues qui subsistent sur les panneaux solaires.
L’adoption des panneaux solaires pose des problèmes sur le marché français, où seulement une maison sur cinquante en est équipée, alors qu’aux Pays-Bas, une maison sur quatre en est équipée. Le coût élevé de l’installation, qui s’élève à environ 9 000 euros, constitue une barrière importante à l’entrée. De plus, les idées fausses sur les panneaux solaires persistent, ce qui contribue à la lenteur de leur adoption en France.
Pendant la saison hivernale, les panneaux solaires ne fonctionnent pas
Selon Jean Rosado, directeur d’Otovo France, une entreprise spécialisée dans les panneaux solaires, même si le rendement optimal se situe en été, les panneaux sont également fonctionnels en hiver. Il ajoute que les panneaux ont besoin de lumière pour fonctionner, et pas nécessairement de la lumière du soleil, de sorte que l’énergie qu’ils produisent ne s’arrête pas pendant la saison hivernale.
Les panneaux solaires ne sont efficaces que dans le sud de la France
Selon Jean Rosado, l’idée selon laquelle les panneaux solaires fonctionnent mieux dans certains endroits est erronée. S’il est vrai que les panneaux de Marseille sont légèrement plus performants que ceux de Lille, l’efficacité des panneaux ne dépend pas de l’endroit où ils se trouvent. L’indice solaire d’Otovo montre que les consommateurs marseillais économisent environ 1790 euros la première année et 53 700 euros sur 30 ans, tandis que les consommateurs lillois économisent 1292 euros la première année et 38 800 euros sur 30 ans. Cela représente une différence de près de 15 000 euros. Néanmoins, l’économie réalisée à Lille reste importante. Rosado souligne que des pays comme les Pays-Bas, l’Allemagne et la Belgique, qui ne sont pas réputés pour leur climat ensoleillé, figurent parmi les principaux installateurs de panneaux solaires. C’est une preuve supplémentaire que l’emplacement n’est pas le seul facteur influençant l’efficacité des panneaux solaires.
Les panneaux solaires sont constitués d’éléments rares et peu courants
Les panneaux solaires ne contiennent pas de terres rares. Ils sont principalement composés de silicium, extrait du sable ou du quartz, qui est un type de matériau semi-conducteur. En outre, d’autres matériaux couramment utilisés dans les panneaux solaires, tels que le verre, l’aluminium et le cuivre, peuvent être recyclés. En fait, le taux moyen de recyclage de ces composants dans un panneau solaire est d’environ 94 %. Selon le ministère de la transition écologique, environ 15 000 tonnes de panneaux solaires ont été traitées en vue de leur recyclage depuis leur création.
L’utilisation des panneaux solaires est limitée à un groupe privilégié
Les panneaux solaires sont généralement considérés comme chers, mais il existe des moyens d’en obtenir même avec de faibles revenus. Selon David Suissa, directeur commercial chez Avisun, une entreprise spécialisée dans le photovoltaïque, le coût moyen est d’environ 9 900 euros. Il faut compter entre 10 et 15 ans pour que l’installation soit rentable, ce qui demande du temps. Toutefois, il existe une possibilité de louer des panneaux solaires à long terme. Jean Rosado propose une offre de location à partir de 50 euros par mois, ce qui permet d’acquérir des panneaux solaires sans trop dépenser. Otovo devient propriétaire de l’installation pendant 20 ans et assure une assistance technique en cas de problème.
Les panneaux solaires permettent une autosuffisance totale
Selon Thierry Chambon, concepteur d’un logiciel appelé Energisme, la solution optimale pour répondre aux besoins en électricité de la France consiste à combiner plusieurs sources d’énergie. Le logiciel Energisme permet aux utilisateurs de suivre et de comparer leurs données de consommation d’énergie avec celles d’autres bâtiments du même type, ainsi qu’avec celles des jours ou des années précédents. Bien que l’énergie solaire résidentielle soit un pas dans la bonne direction, elle ne suffira pas à elle seule à répondre à la demande énergétique du pays. Même si tous les toits de France étaient équipés de panneaux solaires, Jean Rosado estime que seul un tiers de l’électricité nécessaire pourrait être produit d’ici 2050. Par conséquent, bien que ce pourcentage soit significatif, il reste insuffisant pour compter uniquement sur les panneaux solaires pour répondre aux besoins en électricité de la France.