Les municipalités cherchent des moyens de donner plus de place à la nature dans les villes en adoptant une approche moins avancée.
L’influence humaine sur l’environnement a été grave, causant des dommages irréversibles. L’adaptation, une partie naturelle de la nature, a ses limites, et nous nous en approchons rapidement. Les conditions de vie sur Terre ont été largement modifiées et plusieurs limites planétaires ont été dépassées ; de nombreuses espèces sont en voie de disparition ou éteintes. Il est temps de cesser de chercher à être « maîtres et possesseurs de la nature » et de regarder ce que la nature peut nous enseigner. Pour sauver la planète (et nous-mêmes), il est essentiel de changer les perspectives, y compris dans les municipalités – ce changement est urgent.
Passer de l’adoration de la technologie à l’obtention d’une véritable maîtrise de celle-ci
Nous nous appuyons souvent sur l’idée que le progrès technologique nous sauvera, mais il n’apporte pas toujours le changement nécessaire. La technologie est devenue une partie importante de nos vies, remplissant souvent des besoins que nous ne savions même pas que nous avions. Mais tous ces besoins sont-ils de la même importance ? Quand un système dépend complètement d’une technologie qui n’est pas toujours fiable, à quel point est-elle saine ? Florian Laboulais du laboratoire ESS suggère que la technologie doit être agile, économique et accessible afin que les gens puissent rester indépendants. Il identifie quatre besoins qui doivent être satisfaits pour tous : le logement, le transport, l’accès aux biens et services et le travail. C’est là que les solutions low-tech entrent en jeu.
Être low-tech ne signifie pas rejeter la technologie. Il s’agit plutôt de changer de perspective afin d’identifier où la technologie peut être bénéfique, tout en tenant compte de son impact sur l’environnement. En prenant l’exemple du logement, trois impacts principaux peuvent être identifiés : la création de déchets, l’utilisation de l’espace et l’artificialisation des sols. En réponse, les municipalités commencent à explorer des idées telles que l’occupation temporaire des espaces ou le concept d’urbanisme circulaire de Sylvain Grisot. En France, six agglomérations (Bordeaux, Lille, Lyon, Paris, Poitiers et Strasbourg) mènent des expériences pour démontrer l’efficacité d’une approche low-tech. A Bordeaux, le gouvernement local mène un essai, La Fumainerie, avec 50 familles qui ont accepté d’installer des toilettes à compostage dans leurs maisons.
Passer de la création au renouvellement
Les municipalités commencent à considérer le potentiel des technologies de pointe pour donner plus d’espace à la nature. Cela ouvre la possibilité que les villes ressemblent davantage à la nature, grâce à l’utilisation du biomimétisme. Le biomimétisme est une discipline scientifique qui se tourne vers la nature pour trouver des solutions aux défis du développement durable. CEEBIOS, un centre de recherche français, a poussé ce concept encore plus loin en veillant à ce que chaque projet ait un impact régénérateur sur la nature et la société. Il existe déjà quelques exemples réussis de cette approche, tels que des architectes modélisant des termitières pour la régulation thermique, ou des fleurs qui s’ouvrent et se ferment en fonction du soleil et de la chaleur. Les algues peuvent également être utilisées pour réguler la lumière et produire de l’âne.
Bien qu’il s’agisse d’une approche interdisciplinaire qui nécessite la collaboration de divers professionnels, tels que des architectes, des environnementalistes et des biologistes, la mise en œuvre de concepts de biomimétisme au sein des municipalités reste entravée. Pour relever ce défi, les projets font de plus en plus appel aux services d’un facilitateur pour faciliter le dialogue entre les membres de l’équipe, tandis que certaines écoles d’architecture offrent des programmes de biomimétisme.
Les autorités locales peuvent intervenir pour favoriser une stratégie multipartite, transformant tous les projets en projets de régénération. Cela devrait être pris en compte lors des appels à propositions, en tant qu’objectif initial. En ce qui concerne l’aspect financier, les données sont limitées car il s’agit d’une approche récente. Eduardo Blanco, CEEBIOS, souligne qu’un facilitateur doit être embauché pour faciliter la collaboration entre les parties prenantes, ce qui augmente les coûts. Néanmoins, le biomimétisme est plus économe en énergie et en matériaux, ce qui peut potentiellement compenser l’investissement.
Les municipalités peuvent s’employer à accélérer la revitalisation des zones urbaines en adoptant une position plus respectueuse et plus respectueuse de l’environnement en matière de logement. Cette évolution vers une solution plus localisée est considérée comme un moyen de lutter contre le changement climatique, permettant à la nature de revenir dans nos villes et de soutenir une transition plus verte. Il est temps de donner à la nature une chance de nous aider dans nos efforts pour rendre nos villes plus durables.